
Ceux qui sont venus pour voir le petit enfant sont des mages. Les mages symbolisent l’élite du monde païen, monde astronome et astrologue, c’est-à-dire de science et de croyances multiples, qui vient professer sa foi en Dieu l’unique et lui faire allégeance. Les mages viennent à la recherche d’un enfant non des moindres, un enfant particulier dont la naissance est une lumière semblable à la lumière qui s’élève sur le royaume de Juda (Es 60, 1).
Une lumière source de bénédiction et de joie pour tous. Cette lumière, cette joie, apparut symboliquement sous la forme d’une étoile à l’orient. L’orient qui désigne le côté Est des quatre points cardinaux, signifie dans ce contexte éloignement et montre l’universalité du salut apporté par l’enfant Jésus qui vient de naître. Les mages, à leur arrivée à Jérusalem, servent de révélateurs à l’opposition entre le roi Hérode à Jérusalem et le roi Jésus à Bethléem et qu’Hérode reconnaît comme étant le Christ (v.4).
D’abord, il spiritualise cette naissance ; puis, après l’information donnée par les principaux sacrificateurs et les scribes (vv 7 et 😎, il la politise et chercha alors à utiliser les mages pour accomplir une basse besogne dissimulée dans les expressions à la fois courtoises et religieuses du verset 8, et masque son plan dans une marque d’attention : « le petit enfant ».
Par trois fois, le verbe voir revient (vv. 2, 9 et 11). Le « voir » du verset 2 est astrologique ; celui du v.9 est prophétique : « Je le vois, mais non maintenant, Je le contemple, mais non de près. Un astre sort de Jacob, Un sceptre s’élève d’Israël. (Nb 24, 17) » ; le troisième consacre l’accomplissement de la prophétie. La joie des mages était grande, comme une délivrance, comme de voir une grande promesse réalisée.
Ayant vu le nouveau né et convaincus de sa divinité, ils lui offrirent des présents qui sont une allusion au pèlerinage eschatologique des nations qui apportent à Sion le meilleurs de leurs richesses en signe de joie et d’allégeance. Accomplissant ainsi la prophétie d’Es 60, 5b-6, ils adorent l’Enfant-Roi et lui font des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or offert par les mages est leur manière de reconnaître la royauté terrestre de Jésus. L’encens offert veut dire que Jésus n’est pas seulement roi, mais il est aussi prêtre. La myrrhe qui ici est un élément nouveau, signifie que l’enfant Jésus passera par la mort et la résurrection pour le salut de l’humanité dont font partie les habitants à travers les mages. Aujourd’hui, chacun de nous est un mage d’orient.
Mais nous pouvons aussi être des « Hérode » ou le contraire des mages. Les mages adorent en esprit et en vérité ; Hérode, non. La vie chrétienne est un chemin sur lequel il importe de bien voir. Il faut être courageux et endurant, résistant aux obstacles du parcours pour voir vraiment celui que l’on cherche : Jésus le Roi qui vient de naître dans notre texte. Il faut donc dépasser les étapes de l’astrologie et de la prophétie si l’on tient à voir le Seigneur Jésus. La présence des mages à Bethléem est le signe du dialogue entre les cultures et les religions. Et c’est le Seigneur Jésus qui rend ce dialogue possible. Aujourd’hui, nous sommes tous des acteurs de ce dialogue au sein de notre communauté et dans la nation. Ils ont apporté des présents à Dieu.
Aujourd’hui, les mages que nous sommes sont exhortés à continuer de mettre une partie de leurs richesses au service de Dieu de façon spontanée. Même des païens savent qu’il faut apporter à la maison de Dieu ce que l’on a de plus cher. Comme les mages, quel que soit le niveau de notre rang social, nous devons manifester un intérêt soutenu pour l’Eglise de Christ. Les mages viennent de loin. La distance et la fatigue liées au travail, ne doivent pas être pour les chrétiens et chrétiennes des excuses pour ne pas participer aux activités dans la communauté. Plus vous êtes en communauté, plus la communauté pense à vous, prie pour vous et avec vous.
Commémoration bénie de la Nativité à nous tous !